Entretien avec le Général de Castries sur l'opération de Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ)-2
Item
Edited Title
en
Discussion with General de Castries about Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ) operation [6-7 mai 1954] -2
Archivist's Original Title
fr
Entretien avec le Général de Castries sur l'opération de Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ)-2
en
Discussion with General de Castries about Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ) operation-2
Original description
en
Radio broadcast about the military operation of Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ) in 1954 (Indochine war). Side 2
Transcription
fr
- [...] avant l'irruption du… de ce commandant Viêt Minh dans votre PC ?
- Trente secondes, trente secondes à peu près.
- Et à ce moment-là, vous entendiez déjà les combattants, vous saviez qu'ils étaient à la porte...
- Ah ! on se battait, on se battait, on se battait à l'intérieur du point d'appui et différents, différents PC étaient déjà à ce moment-là submergés.
- Est-ce qu'il est exact qu'à un moment on avait envisagé une sortie ?
- Il est absolument exact qu'une sortie était non seulement envisagée mais préparée et qu'elle n'a pu avoir lieu parce que les hommes étaient épuisés, étaient fatigués et que… euh ! les chefs sont… et moi-même étions… avons été d'accord pour que cette sortie n'ait pas lieu étant donné qu'elle n'aurait pas pu aller loin, les hommes étant complètement à bout de fatigue et à bout de nerfs.
- Mais il est exact aussi que jamais, ni sur le centre d'appui principal, c'est-à-dire l'endroit où se trouvait votre PC, ni sur Isabelle un drapeau blanc n'a été hissé.
- Absolument pas, absolument pas. Aucun drapeau blanc n'a été hissé et d'ailleurs, quand je suis sorti de mon PC, encadré par le bataillon qui m'avait fait prisonnier, je n'ai vu aucun drapeau banc sur aucun des points d'appui qui tenait encore au moment de l'assaut final.
- Vous avez tout à l'heure au cours de cette conférence de presse que vous avez donnée, vous avez exposé les principales raisons pour lesquelles Diên Biên Phu était tombé, c'est-à-dire, vous avez dit que vous avez été submergés par le nombre et surtout vous avez insisté sur la supériorité du matériel ennemi et sur l'artillerie lourde qui se trouvait autour de Diên Biên Phu, est-ce que ça a été votre surprise principale ?
- Ça n'a pas été… ça n'a pas été une surprise totale, n'est-ce pas, mais nous avions espéré pouvoir déceler la mise en place de cette artillerie. Or l'adversaire a procédé avec une telle habileté et disposait de tels moyens personnels pour le faire que nous avons été… il nous était impossible de savoir où étaient les emplacements de batteries, de batteries adverses.
- Et le nombre de ces batteries adverses était supérieur à celui…
- Était supérieur à celui que… dont je disposais moi-même, n'est-ce pas, et à l'estimation qui en avait, qui en avait été faite.
- Et alors, alors que les batteries adverses étaient extrêmement camouflées, les vôtres, par contre, étaient très offertes aux coups.
- Mais nous étions exactement dans la, dans la situation de la cible, n'est-ce pas, et mes batteries, mes batteries étaient obligées de tirer tous azimuts, donc les canons étaient au milieu d'un cercle évidemment protégé alors que l'artillerie adverse tirait sous casemates car elle, elle n'avait… chacune de ces batteries n'avait qu'un secteur de tir extrêmement restreint.
- À combien peut-on estimer l'effectif des unités ennemies qui assiégeaient Diên Biên Phu ?
- Cet effectif peut sans erreur être estimé à quatre divisions d'infanterie et une division lourde.
- Ce qui fait en tout, en tout cinq divisions et ces divisions d'infanterie étaient des divisions…
- Ce sont des divisions dont… dont l'effectif est inférieur aux divisions européennes parce qu'elles sont extrêmement allégées au point de vue services et au point de vue personnel de… personnel de manutention.
- Donc pourcentage de combattants supérieur.
- Beaucoup plus élevé qu'à l'intérieur d'une division européenne.
- Donc quatre divisions d'infanterie et une division lourde et vous
disposiez, vous, à Diên Biên Phu de l'effectif de…
- Je disposais au départ, je disposais au début de douze bataillons mais ces bataillons étaient déjà fatigués par trois mois de présence à Diên Biên Phu et de travaux ininterrompus pour constituer la position et étaient presque tous à un effectif équivalent aux deux tiers de leur effectif normal. (Transcription : Henri Chamoux)
- Trente secondes, trente secondes à peu près.
- Et à ce moment-là, vous entendiez déjà les combattants, vous saviez qu'ils étaient à la porte...
- Ah ! on se battait, on se battait, on se battait à l'intérieur du point d'appui et différents, différents PC étaient déjà à ce moment-là submergés.
- Est-ce qu'il est exact qu'à un moment on avait envisagé une sortie ?
- Il est absolument exact qu'une sortie était non seulement envisagée mais préparée et qu'elle n'a pu avoir lieu parce que les hommes étaient épuisés, étaient fatigués et que… euh ! les chefs sont… et moi-même étions… avons été d'accord pour que cette sortie n'ait pas lieu étant donné qu'elle n'aurait pas pu aller loin, les hommes étant complètement à bout de fatigue et à bout de nerfs.
- Mais il est exact aussi que jamais, ni sur le centre d'appui principal, c'est-à-dire l'endroit où se trouvait votre PC, ni sur Isabelle un drapeau blanc n'a été hissé.
- Absolument pas, absolument pas. Aucun drapeau blanc n'a été hissé et d'ailleurs, quand je suis sorti de mon PC, encadré par le bataillon qui m'avait fait prisonnier, je n'ai vu aucun drapeau banc sur aucun des points d'appui qui tenait encore au moment de l'assaut final.
- Vous avez tout à l'heure au cours de cette conférence de presse que vous avez donnée, vous avez exposé les principales raisons pour lesquelles Diên Biên Phu était tombé, c'est-à-dire, vous avez dit que vous avez été submergés par le nombre et surtout vous avez insisté sur la supériorité du matériel ennemi et sur l'artillerie lourde qui se trouvait autour de Diên Biên Phu, est-ce que ça a été votre surprise principale ?
- Ça n'a pas été… ça n'a pas été une surprise totale, n'est-ce pas, mais nous avions espéré pouvoir déceler la mise en place de cette artillerie. Or l'adversaire a procédé avec une telle habileté et disposait de tels moyens personnels pour le faire que nous avons été… il nous était impossible de savoir où étaient les emplacements de batteries, de batteries adverses.
- Et le nombre de ces batteries adverses était supérieur à celui…
- Était supérieur à celui que… dont je disposais moi-même, n'est-ce pas, et à l'estimation qui en avait, qui en avait été faite.
- Et alors, alors que les batteries adverses étaient extrêmement camouflées, les vôtres, par contre, étaient très offertes aux coups.
- Mais nous étions exactement dans la, dans la situation de la cible, n'est-ce pas, et mes batteries, mes batteries étaient obligées de tirer tous azimuts, donc les canons étaient au milieu d'un cercle évidemment protégé alors que l'artillerie adverse tirait sous casemates car elle, elle n'avait… chacune de ces batteries n'avait qu'un secteur de tir extrêmement restreint.
- À combien peut-on estimer l'effectif des unités ennemies qui assiégeaient Diên Biên Phu ?
- Cet effectif peut sans erreur être estimé à quatre divisions d'infanterie et une division lourde.
- Ce qui fait en tout, en tout cinq divisions et ces divisions d'infanterie étaient des divisions…
- Ce sont des divisions dont… dont l'effectif est inférieur aux divisions européennes parce qu'elles sont extrêmement allégées au point de vue services et au point de vue personnel de… personnel de manutention.
- Donc pourcentage de combattants supérieur.
- Beaucoup plus élevé qu'à l'intérieur d'une division européenne.
- Donc quatre divisions d'infanterie et une division lourde et vous
disposiez, vous, à Diên Biên Phu de l'effectif de…
- Je disposais au départ, je disposais au début de douze bataillons mais ces bataillons étaient déjà fatigués par trois mois de présence à Diên Biên Phu et de travaux ininterrompus pour constituer la position et étaient presque tous à un effectif équivalent aux deux tiers de leur effectif normal. (Transcription : Henri Chamoux)
Time duration
00:03:51
MetadataURL
Recording date of the original material
1954-09-24
Acquisition Date
2004
Population
Viet
Place of the cultural origin
Country Name
Recording place
Resource Language
en
French
Performer/Speaker
La Croix de Castries, Christian de
Comment
Coll. José Sourillan. Guerre d'Indochine, 1946-1954, France, Enregistrement sur disque Jean-Claude Hénin (JCH).
Tags, Keywords
War; politic; military people
Archivist Category
en
Spoken voice : discussion
Recording context
en
Radio Programme
Instrument, Original Archivist Data
Male spoken voice
Collector
Name of original Collection
en
South East Asia recordings, Phonobase collection (78 RPM)
Collection source citation
History of ownership
en
Collected and digitized by Henri Chamoux (Phonobase) in september 2004
Holding Institution of Original Materials
Accessing Institutions
Copyright Information
en
Public Domain
Physical format
en
78rpm, 30cm
Preservation State of Physical Object
Excellent
Media File URL
Original item number
9480
SEAH Identifier
SEAH_Phonobase_9480